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LA ZAWIYA DE MEKNES [Maroc]
Zâwiya-mère des Aïssâwa, Meknès (2006)
Fondée à Meknès par Muhammad ben Aïssâ à la fin du 15ème siècle, la zâwiya-mère des Aïssâwa a été totalement rebâtie trois siècles plus tard par le sultan Alawite Moulay Muhammad ben ‘Abdallah, elles est aujourd'hui rénovée de façon régulière par le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques et entretenue par les services municipaux. Implantation géographique La zâwiya des Aïssâwa est ituée entre la ville nouvelle et l’ancienne citée de Meknès (porte jdid), son accès est particulièrement aisé. Plan de Meknès (Guide Michelin):
Entrée de la zâwiya Description des lieux La zâwiya de Meknès est ouverte au public tous les jours de l’année du levé au couché du soleil. Elle abrite aujourd’hui trois principaux tombeaux : celui du Chaykh al-Kâmil, celui de son disciple favori Abû ar-Rawâyil et celui du fils supposé du fondateur, Aïssâ al-Mehdi. Plan de la zâwiya de Meknès (relevé par Mehdi Nabti, mai 2004):
Cour centrale de la zâwiya Minaret de la zâwiya C’est dans la zâwiya qu’est localisée la source du sacré : le mausolée où se trouve le tombeau de Muhammad ben Aïssâ : Entrée du tombeau de Muhammad ben Aïssâ, le Chaykh al-Kâmil Tombeau de Muhammad ben Aïssâ, le Chaykh al-Kâmil Par la présence de nombreux dispositifs visuels et décoratifs, le mausolée dégage une esthétique globale qui engage le croyant à la pratique du divin. Plan du mausolée du Chaykh al-Kâmil (relevé par Mehdi Nabti, février 2004) : Salle de prière de la zâwiya Le cénotaphe du Chaykh Couloir Tombe de Muhammad Sahlî Labdî (aka Abû ar-Rawâyîl), 1er successeur du chaykh al-Kâmil à la tête de la confrérie (17ème siècle) Mausolée de Muhammad Sahlî Labdî (aka Abû ar-Rawâyîl) esplanade - parking La zâwiya des Aïssâwa en 1924 (photographie M. Chambon) Pour conclure, retenons que la zâwiya des Aïssâwa autorise la mixité sexuelle et la visite d’un tombeau. Ces faits entraînent automatiquement, en contexte sunnite et malékite, sa mauvaise réputation. Cepandant, dans ces lieux, la retenue comportementale se veut règle implicite : les aspects festifs et ludique du sacré sont volontairement neutralisés par les responsables du sanctuaire. Activités rituelles La demeure possède un rôle polyvalent : elle offre à ses visiteurs la possibilité de participer à des séances d’invocations collectives (lecture quotidienne du hizb de la confrérie, bi-quotidienne le vendredi), la pratique des prières canoniques, la communication de la baraka, l’hospitalité et l’accueil des nécessiteux. Elle articule une forme de sociabilité qui permet aux fidèles qui s’y retrouvent non seulement d’effectuer des actes relevant du sacré mais aussi de se retrouver dans une communauté émotionnelle pour pouvoir accéder à un peu d’absolu. Elle semble représenter une possibilité d’écart et de mise à distance spatiale, sociale et symbolique de la vie quotidienne. Aire d'extansion panmaghrébin La zâwiya de Meknès est le lieu qui fédère et attire la totalité des adeptes de la confrérie disséminés à travers le Maroc et l’espace panmaghrébin. Ce fut aux alentours de 1725 (1132 H.) que l’essaimage confrérique débuta, sous l’impulsion du dirigeant de l’époque, le chaykh Ibn Hassan Din. Celui-ci propagea la doctrine du Chaykh al-Kâmil dans tout le pourtour méditerranéen et jusqu’en Egypte, implantant de nombreuses zâwiya-s secondaires, dirigées par des gestionnaires locaux. Actuellement, et d’après les informations recueillies, la confrérie des Aïssâwa semble être implantée dans les pays suivants : - Le Maroc (Azemour, Azrou, Casablanca, Fès, Marrakech, Meknès, Oujda, Tanger, Taroudant, Tétouan) - L’Algérie (Alger, Annaba, Bejaïa, Blida, Constantine, Médéa, Mostaganem, Oran, Tlemcen) - La Tunisie (Tunis, Souss, Sfax), - La Libye (Tripoli) - L’Egypte (Alexandrie, Le Caire) - La Syrie (Damas) - L’Irak (Bagdad) Malgré ce vaste réseau, cette tutelle hiérarchique n’est que théorique. Les diverses zâwiya-s de l’ordre connaissent des situations et des évolutions bien distinctes. A l’heure actuelle, du moins au Maroc, la quasi totalité des anciennes zâwiya-s du réseau urbain sont définitivement fermées. Celle de Fès, située l’ancienne route de bab ftuh, doit être, nous dit-on, prochainement rouverte.
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